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10/09/2019

Prévenir le suicide des adolescents

Le suicide est la seconde cause de mortalité des 10-25 ans, après les accidents de la route. Harcèlement scolaire, conflits familiaux, échecs scolaires, ruptures amoureuses... de nombreuses situations peuvent fragiliser les adolescents. Si tous les ados connaissent des « bas » en raison d’une situation nouvelle et difficile - tous ne vont pas passer à l’acte, pour autant.

Adolescence : une période complexe qui rend les ados fragiles

Modifications liées à la puberté, peur face à l’avenir, pression des amis, découverte de son identité… aucun ado n’est à l’abri d’un moment de découragement intense qui peut mener au désir d’en finir. Pendant l’adolescence, les zones préfrontales du cerveau ne sont pas encore matures. Comme ces zones exercent une fonction de contrôle sur les décisions prises, l’adolescent risque plus que l’adulte de passer à l’acte : il fait preuve d'une plus grande impulsivité, d'une immédiateté du désir, d'une difficulté à différer un comportement.

Valoriser, écouter et dialoguer pour prévenir le suicide des adolescents

Valoriser son adolescent

La perte de confiance en soi rend le passage à l’acte plus facile. C’est pourquoi il est si important de répéter à son adolescent que l’on est fier de lui pour l’aider à acquérir une certaine estime de soi.
Pour augmenter son niveau de confiance en lui, a fortiori s’il est en échec scolaire, il faut l’encourager dans les autres domaines où il est bon : sport, dessin, musique, peu importe du moment qu’il puisse s’épanouir dans un domaine où il se sent valorisé.

Être à l’écoute de l’adolescent

L’adolescent est partagé entre son désir d’autonomie légitime et la peur de « ne pas assurer ». C’est pourquoi le rôle des parents est double :

  • lui laisser la possibilité de se débrouiller en ne cherchant pas à se mêler de tout, car c’est aussi une preuve de confiance ;
  • lui assurer être toujours là pour lui, s’il souhaite se confier ou s’il s’interroge sur la bonne décision à prendre ou encore, s’il a des ennuis.

Favoriser le dialogue, même en cas de désaccord

L’adolescent a besoin de se détacher de ses parents - et donc de marquer son désaccord - pour se construire. Le rôle des parents est alors de le guider dans sa quête d’identité sans jamais fermer les portes du dialogue, tout en le mettant clairement en garde contre les limites à ne pas franchir (drogue, alcool, etc.).

Prévenir le suicide des ados en luttant contre la dépression

Maintenir les liens familiaux en cas de divorce

Le divorce ou les conflits familiaux sont des causes fréquentes de difficultés à se projeter dans l’avenir. Cependant, si les parents en conflit arrivent à s’entendre au moins sur le sort de leurs ados, s’ils leur réaffirment qu’ils ne sont pas en cause et que même séparés, ils resteront toujours leurs parents, la situation familiale devient moins pesante pour les ados.

Relativiser l’échec scolaire

L’échec scolaire est une cause majeure de dévalorisation de soi et pourtant, ne pas réussir à l’école ne signifie pas que l’on ne réussira pas dans la vie. Les petites phrases qui stigmatisent sont à bannir. Au contraire, chaque petite victoire (une meilleure note, même si elle reste moyenne) doit être valorisée. Il faut le pousser vers l’avant, mais sans lui mettre la barre trop haute. Ce qui compte, c’est de faire le mieux possible.

Attention au harcèlement entre ados

La rupture amoureuse ou le harcèlement sont des causes de repli sur soi et d’isolement. Rappelez-lui que l’échec fait partie de la vie, que vous êtes confiant en ses qualités, et que, s’il ressent le besoin de se faire aider, c’est aussi une preuve de maturité. À noter que tout harcèlement en classe doit être signalé au chef d’établissement scolaire. Restez vigilant sur le harcèlement via les réseaux sociaux (facebook, snapchat, etc.).

Tentative de suicide des ados : le traitement de l’acné est-il en cause ?
Selon une étude publiée en 2010 dans le British Medical Journal, le risque de dépression et de comportements suicidaires serait accru chez les adolescents traités pour acné sévère par l’isotrétinoïne. Pour autant, l'acné sévère serait aussi un facteur de risque en soi de tentative de suicide. Dans le doute, mieux vaut rester vigilant.

Tentative de suicide des ados : peut-on la prévenir ?

Devez-vous consulter si vous vous inquiétez pour votre adolescent ?

  • Oui, s’il présente une rupture par rapport à son mode de fonctionnement habituel. En dépit du caractère naturellement impulsif des ados, on peut souvent remarquer certains signes dans les 2 semaines précédant un passage à l’acte : changements de comportements (désintérêt, découragement), troubles de l’humeur (agressivité), réactions de fuite (fugue, absentéisme scolaire, phobie sociale).
  • Oui, s’il est déjà passé à l’acte. Il a alors plus de risques de recommencer qu’un autre. Une prise en charge spécialisée s’impose.
  • Non, a priori, si son mode de vie ne change pas et s’il continue à avoir une vie sociale bien remplie.

S’il souhaite en parler

Un adolescent n’a pas forcément envie de se confier à un proche, question de pudeur. D’où l’intérêt de certains numéros anonymes :

  • Fil Santé Jeunes au 3224,
  • SOS Amitié au 0800 235 236 (Île de France, autres numéros sur www.sosamitieidf.asso.fr).
L'association des assureurs français

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