- L’étude scientifique1 conduite par Assurance Prévention cette année repose sur une mise en situation réelle de conduite à l’aide d’un simulateur homologué. Elle a été menée sous le contrôle du pôle d’expertise du risque Calyxis et a permis d’analyser l’équivalent de 3 600 km de conduite.
Une étude scientifique robuste et inédite
24 participants volontaires, conducteurs réguliers et utilisateurs de smartphone, ont ainsi effectué chacun un test simulant un départ en vacances avec un trajet combinant de la conduite en ville, sur des routes secondaires et sur autoroute.
Un système de suivi de regard (eye-tracking) a permis de suivre le mouvement du regard et des pupilles et ainsi de disposer d’une analyse très précise sur le comportement des automobilistes face à la réception de notifications.
3 constats inquiétants ressortent de l’étude :
6 minutes par heure sans regarder la route
Un conducteur qui a activé les notifications de son smartphone détourne les yeux de la route pendant 6 minutes par heure, soit l’équivalent d’1 heure sur un trajet Paris-Nice.
500 mètres par notification sans regarder la route
12,7 secondes en moyenne sont nécessaires pour traiter une notification. Pendant ce laps de temps, le regard alterne entre route et écran et les contrôles de sécurité essentiels comme un regard dans les rétroviseurs sont totalement négligés. À 130 km/h sur autoroute, cela représente près de 500 mètres parcourus à l’aveugle.
Notifications activées : risque d’accident multiplié par 2
La présence de notifications double le risque d’accident. Une distraction, qu’elle soit visuelle ou sonore, suffit à compromettre la sécurité du conducteur, de ses passagers et des autres usagers.
Éric Lemaire, vice-président d’Assurance Prévention, alerte les Français qui prennent la route des vacances :
« Pour la première fois en France, Assurance Prévention a mené une étude scientifique sur l’impact des notifications de smartphone sur la vigilance au volant.
Résultat : un conducteur avec ses notifications activées passe 6 minutes par heure le regard détourné de la route, double son risque d’accident et met près de 13 secondes à traiter chaque notification. À 130 km/h, cela équivaut à 500 mètres sans regarder la route !
Une seule solution : couper ses notifications pour éviter toute tentation de consulter son smartphone pendant la conduite et profiter des pauses régulières pour s’aérer, s’hydrater… et consulter son smartphone. »
Les notifications sur smartphone, omniprésentes dans la vie quotidienne
Les notifications sur smartphone sont des messages ou des alertes instantanées visuelles et/ou sonores qui informent l’utilisateur en temps réel (SMS, WhatsApp, réseaux sociaux…). Un utilisateur de smartphone reçoit 80 notifications en moyenne par jour. Mais les utilisateurs intensifs peuvent en recevoir jusqu’à 300 ! Et il n’y a malheureusement pas de raison que cela s’arrête au volant, alors que la conduite réclame pourtant 100 % d’attention.
Ce risque est considérable : en 2023, un défaut d’attention (inattention ou usage de téléphone ou de distracteurs technologiques) est relevé chez un conducteur dans 24 % des accidents corporels (23 % en 2022). Cela a coûté la vie à 390 personnes en France (ONISR).
Une étude Assurance Prévention de 20242 a montré que ce phénomène touche tous les Français : 76 % des conducteurs utilisent un distracteur au volant.
Une rupture de la « fluence » cognitive
Au volant, les distracteurs déconcentrent les conducteurs de leur tâche principale de conduite et altèrent ainsi leur performance.
Pour Dominique Boullier, Professeur des Universités émérite en sociologie – Sciences Po CEE (Centre d’Etudes Européennes et de Politique comparée) : « Si notre téléphone est allumé, on ne peut pas rester indifférent. Or en voiture, on devrait mobiliser toute notre énergie cognitive vers la conduite. Il est faux de dire que nous avons des capacités de multi activité, en fait, elles sont toujours successives, ce qui est catastrophique pour la conduite. Il n’existe aucune autre solution que la séparation physique avec le téléphone, que la coupure totale du téléphone. »
Une campagne de prévention estivale
Pour sensibiliser les Français sur la route des vacances, l’association Assurance Prévention lance une grande campagne de prévention intitulée « Et si nous transmettions la bonne attitude ? ». Elle se compose de spots de prévention sur les distracteurs au volant, la somnolence, la vitesse, le téléphone et la ceinture. Elle est diffusée tout l’été en télévision, radio et sur Internet.
1. Étude scientifique Assurance Prévention menée entre le 13 et le 19 mai 2025 auprès d’un échantillon de 24 participants de 18 à 60 ans, conducteurs réguliers et utilisateurs de smartphone en voiture.
2. Étude scientifique Assurance Prévention menée entre le 16 et 25 avril 2024 par le pôle d’expertise du risque Calyxis sur des simulateurs Develter Innovation auprès de 27 sujets volontaires conducteurs réguliers et utilisateurs de dispositifs numériques au volant. Voir l’étude 2024