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24/05/2022

Endométriose : quels sont les symptômes qui doivent vous alerter ?

Affection qui touche les femmes en âge d’avoir des enfants, l’endométriose se traduit habituellement par de fortes douleurs au moment des règles ou par des troubles de la fertilité. Néanmoins, selon la localisation des fragments anormaux d’endomètre dans la cavité abdominale, les premiers symptômes peuvent être peu évocateurs, entraînant souvent un diagnostic tardif, après des mois voire des années. Quels sont les symptômes qui doivent vous interpeler et qui justifient une consultation pour s’assurer de l’absence de cette maladie ?

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie gynécologique qui se caractérise par la présence anormale, dans la cavité abdominale, de fragments d’endomètre (la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus). Les raisons de la sortie de fragments d’endomètre par les trompes de l’utérus ne sont pas connues. Des hypothèses existent mais sans confirmation.

Chez environ un tiers des femmes concernées, l’endométriose ne provoque aucun symptôme et passe donc inaperçue. Lorsqu’elle se manifeste, l’endométriose se traduit le plus souvent par des douleurs du bas-ventre, en particulier au moment des règles, et par des problèmes d’infertilité. L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) estime que 40 % des cas de douleurs pendant les règles sont liés à une endométriose. Celle-ci peut survenir chez toute femme en âge de procréer, y compris les adolescentes dès les premières règles.
La nature des symptômes de l’endométriose dépend de la localisation des fragments d’endomètre dans l’abdomen, ce qui en fait une maladie dont les manifestations sont très variables selon les patientes.

Comment explique-t-on les symptômes de l’endométriose ?

Les symptômes observés lors d’endométriose sont dus aux fragments d’endomètre dispersés dans la cavité abdominale. Sous l’action des hormones sexuelles, ces fragments prolifèrent et saignent, ce qui provoque une inflammation locale et l’apparition de kystes, de cicatrices et d’adhérences fibreuses entre les organes de l’abdomen (extérieur de l’utérus, trompes, ovaires, ligaments entre l’utérus et le bassin, rectum, vessie, intestins, diaphragme, reins, etc.)

Selon leur localisation, ces fragments vont provoquer des douleurs (par exemple en cas d’adhérences entre deux organes), compromettre la capacité d’avoir un enfant (quand les lésions gênent l’ovulation, la rencontre entre l’ovule et les spermatozoïdes, ou lors de kyste ovarien), mais également parfois entraîner une envie d’uriner permanente ou des douleurs dans une jambe.

Les symptômes douloureux de l’endométriose

Le symptôme le plus caractéristique de l’endométriose est l’apparition cyclique (au rythme des cycles menstruels avec un pic pendant les règles) de douleurs de localisation variée. Si les douleurs du bas-ventre sont les plus fréquentes, il en existe d’autres qui sont moins facilement associées avec l’idée que l’on se fait d’un trouble gynécologique.

Lors d’endométriose, les douleurs du bas-ventre sont souvent plus intenses et plus invalidantes que celles habituellement liées aux règles. Elles sont souvent asymétriques, touchant un côté du ventre plus que l’autre. Point important, à l’inverse des règles douloureuses sans endométriose associée, elles ne sont pas soulagées par un traitement antalgique de type paracétamol.

Les douleurs dues à l’endométriose peuvent également toucher une épaule, le bas du dos, une fesse, voire une jambe (picotements, douleur, engourdissement jusque dans le pied) à la manière des douleurs sciatiques. Ceci survient lorsqu’une lésion se développe au contact du nerf sciatique le long de la paroi abdominale.

Parfois, la patiente ressent des douleurs urinaires, voire une augmentation de la fréquence urinaire (ou une incontinence) ou des infections urinaires à répétition (si les lésions gênent la paroi de la vessie ou sa vidange). Des douleurs peuvent également apparaître pendant ou après les rapports sexuels : on parle alors de dyspareunies.

Certaines femmes souffrant d’endométriose se plaignent de nausées et de ballonnements intestinaux, parfois intenses, de maux de ventre ou de diarrhée après les repas, voire d’alternance de diarrhée et de constipation. La défécation peut également être douloureuse lorsque les lésions gênent le rectum.

Lorsque les lésions d’endométriose touchent le diaphragme (le muscle entre l’abdomen et les poumons), les patientes se plaignent de douleurs dans le haut du ventre du côté droit, ainsi que dans la cage thoracique pendant l’inspiration. Ce cas de figure est assez rare.

On le voit, les douleurs liées à l’endométriose peuvent aisément tromper sur leur origine et être confondues avec des douleurs similaires d’autre origine. Mais dans le cas de l’endométriose, leur intensité est souvent cyclique, au rythme du cycle menstruel (c’est la « recrudescence cataméniale »). De fait, plus que la douleur, c’est sa cyclicité, sa répétition régulière mois après mois, qui doit alerter sur la présence éventuelle de lésions d’endométriose.

Les douleurs dues à l’endométriose ne sont pas proportionnelles à la sévérité de l’endométriose : un seul fragment d’endomètre mal placé peut engendrer des douleurs plus intenses que plusieurs fragments. Lorsqu’elles sont chroniques, et en l’absence d’un traitement efficace, ces douleurs très invalidantes peuvent être à l’origine de symptômes dépressifs.

Les autres symptômes de l’endométriose

Outre les douleurs, l’endométriose peut être à l’origine de saignements abondants ou irréguliers pendant les règles avec, parfois, un sang menstruel sombre et contenant de petits caillots filandreux. De plus, les femmes atteintes d’endométriose ont tendance à souffrir de sautes d’humeur extrêmes avant ou pendant les règles, liées aux déséquilibres hormonaux.

Lorsque les lésions d’endométriose se développent dans les poumons (rarement), un essoufflement peut être ressenti. Parfois, l’endométriose est la cause d’un mauvais fonctionnement des reins. Enfin, la fatigue, non soulagée par une bonne nuit de sommeil, est un symptôme très fréquemment observé lors d’endométriose.

Mais le symptôme non douloureux le plus fréquemment observé lors d’endométriose est l’infertilité. On estime qu’un tiers des cas d’infertilité féminine est dû une endométriose. Chez les femmes dont l’endométriose est asymptomatique, celle-ci est essentiellement découverte lors d’un bilan de fertilité. Le risque d’infertilité est plus élevé lorsque les lésions se fixent sur les ovaires et les trompes de Fallope, provoquant des cicatrices qui interfèrent avec l’ovulation.

Pour savoir que faire si vous ressentez des symptômes évocateurs d’une endométriose, consultez notre article "Quelle attitude adopter en cas de suspicion d’endométriose ?"

 

Sources

L'association des assureurs français

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