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01/02/2024

Comment prévenir la mort subite du nourrisson ?

La mort inattendue du nourrisson reste la première cause de mortalité des bébés avant l'âge de un an. Il s'agit du décès brutal d'un tout-petit jusque-là considéré comme étant en bonne santé. Dans 50 % des cas, ce décès n’a pas de cause identifiée, on parle alors de mort subite du nourrisson. Explications sur ce syndrome et sur les bons réflexes à adopter pour limiter les risques.

Quelles sont les causes de la mort subite du nourrisson ?

Les causes de la mort subite d’un nourrisson restent dans la plupart des cas méconnues, mais des facteurs de risque ont été identifiés.

Certains bébés sont-ils plus à risque de mort subite ?

La mort subite du nourrisson peut toucher un bébé de 0 à 12 mois, mais dans 3 cas sur 4, elle survient avant l'âge de 6 mois.

Certains bébés semblent présenter plus de risques de mort subite que d’autres, notamment parce que l’activité de leur nerf vague - celui qui a en charge de ralentir les battements du cœur - est excessive. Une hypothèse qui reste néanmoins à vérifier.

Infections, maladies, prématurité et petit poids de naissance semblent des facteurs de risque de mort subite du nourrisson. Il en existe un autre, sur lequel les parents peuvent agir : les erreurs portant sur le couchage de Bébé.

Une meilleure information des parents aurait dû faire chuter le nombre de morts subites du nourrisson, actuellement environ 250 à 350 par an en France. Pourtant, la France est l’un des pays européens où ces décès sont les plus fréquents. Malgré une diminution de plus de 75 % du nombre de décès suite aux campagnes nationales « Je dors sur le dos » et aux conseils de prévention autour du couchage dans les années 1990, le nombre de décès stagne depuis les années 2000. On estime actuellement qu’environ 50 % des cas de mort inattendue du nourrisson seraient évitables en respectant les mesures de prévention recommandées notamment en termes d’environnement et de couchage.

Qu’est-ce qui provoque la mort subite d’un nourrisson ?

Tout ce qui peut favoriser la gêne respiratoire du tout-petit pendant son sommeil est pointé du doigt :

  • dormir sur le ventre au risque de ne plus pouvoir relever la tête du matelas, a fortiori s’il est mou,
  • dormir avec une couette ou un doudou contre lequel il y a également un risque de s’étouffer.

De plus, l’exposition à la fumée de tabac semble augmenter le risque de mort subite. Enfin, une étude récente a soulevé l'hypothèse du rôle d'une mutation génétique qui affecterait les muscles respiratoires.

Prévenir la mort subite du nourrisson : les conseils pratiques

Quelques mesures simples peuvent réduire le risque de mort subite du nourrisson.

Protéger Bébé de la fumée du tabac

Un environnement fumeur est un facteur de risque de mort subite. C'est aussi un facteur de risque d’infections respiratoires, d’otites chroniques et de régurgitations (en diminuant le tonus du sphincter inférieur de l’œsophage). Autant de bonnes raisons pour ne pas fumer en présence des bébés et des enfants. Ni dehors, ni dans la maison. Ça vaut pour les parents, mais aussi pour la nounou ou la mamie qui s’occupe du tout-petit !

Coucher Bébé sur le dos

Coucher Bébé sur le dos, à plat, sur un matelas ferme et sans rien qui puisse le gêner durant son sommeil, c’est la règle d’or, y compris pour les courtes siestes. Depuis que les pédiatres et les généralistes demandent aux parents de ne plus faire dormir Bébé sur le ventre, la mort subite du nourrisson a reculé de 76 % en l’espace de 20 ans. C’est donc très efficace !

Si le tout-petit doit toujours dormir dans son propre lit, Santé Publique France préconise néanmoins de placer son lit dans la chambre des parents pendant les six premiers mois (mais sans partage du lit parental), afin de mieux le surveiller.

Lorsque votre enfant est assez grand pour se retourner seul, ne le forcez pas à rester sur le dos.

Protéger Bébé de l’étouffement dans son lit

Que ce soit pour dormir la nuit ou pour une simple sieste, Bébé doit être couché sans oreiller, sans couette, ni drap ou couverture - mais avec une gigoteuse ou une turbulette à sa taille pour le couvrir - seul dans son lit à barreaux et dans une pièce non surchauffée (19°C). C’est seulement après l’âge de trois ans qu’il est possible d’utiliser un drap ou une couette.

Pour prévenir tout risque d’enfouissement du bébé et ne pas gêner sa respiration, ne laissez aucun objet mou dans le lit. Attention aux tours de lit (réducteurs de lit) : trop épais, ils représentent un danger si Bébé y enfouit sa tête en dormant. Si vous en utilisez un, il doit être fin, ferme, bien attaché au lit et non rembourré. De même, le cale-bébé, la serviette roulée, les coussin, les cale-têtes sont à bannir : initialement prévu pour obliger l’enfant à rester couché sur le dos, il devient vite un piège si ce dernier se retourne. Enfin, les peluches volumineuses qui peuvent recouvrir le visage de l’enfant sont à proscrire.

Ne laissez pas vos animaux domestiques pénétrer dans la chambre de Bébé. Il pourrait venir se coucher contre le visage du nourrisson.

Évitez les colliers ou sucettes avec cordelette qui pourraient gêner sa respiration. Des études rapportent un effet protecteur de la tétine lorsqu’elle est positionnée au moment de l’endormissement (et non fixée à l’enfant).

Ne pas allonger Bébé immédiatement après son biberon ou sa tétée

Avec ou sans rot, mieux vaut attendre 15 minutes avant d’allonger un tout-petit qui vient de boire son lait, pour éviter qu’il ne régurgite et s’étouffe, alors qu’il est déjà en position allongée.

L’allaitement maternel les 6 premiers mois réduit le risque de mort subite, l’effet protecteur étant augmenté en cas d’allaitement maternel exclusif et de durée prolongée de cet allaitement.

Bébé régurgite, que faire ?

Si mon bébé régurgite, dois-je consulter ?

  • Oui, si le petit « régurgiteur » dort très mal, n’est pas souriant, a mauvais appétit ou présente une courbe de poids anormale car tous ces éléments sont en faveur d’un reflux gastro-œsophagien à traiter.
  • Non, s’il régurgite juste un peu de lait après sa tétée, sans que cela affecte ni son sommeil, ni son appétit, ni sa croissance : il est normal de régurgiter un peu de lait et c’est même la raison pour laquelle, autrefois, on offrait de jolis bavoirs !

 

Ne plus m’endormir avec bébé dans mon lit

Avec ses oreillers, ses couettes ou ses couvertures, le lit d’un adulte n’est vraiment pas adapté à bébé, sans compter qu’à votre contact, il risque d’avoir trop chaud. Que ce soit pour une courte sieste ou une longue nuit, c’est donc chacun dans son lit !

Sources

Association "Naître et Vivre"
"Comment bien coucher un bébé", Assurance maladie, 2020
Mort inattendue du nourrisson, Santé Publique France, 2022

L'association des assureurs français

Assurance Prévention est l'association de France Assureurs qui vous sensibilise aux risques du quotidien : route, maison, loisirs, santé, aléas naturels...