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Le secteur tertiaire représente les trois quarts de la population active en France. On y trouve notamment des cadres et employés de bureau, qui travaillent souvent assis devant un ordinateur. En quoi la sédentarité de cette population pose-t-elle un risque de santé publique ?

Le manque d’activité physique constitue le 4ème risque de décès, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé. La montée en puissance des activités tertiaires et du travail de bureau a accru la sédentarité des actifs. En moyenne, un salarié du tertiaire passe 77 % de son temps de travail assis, contre 18 % debout et seulement 5 % en mouvement ! Ce n’est pas anodin. Trop de temps assis engendre des risques cardiovasculaires, de maladies chroniques comme le diabète. Par ailleurs, la mortalité augmente avec le temps passé dans des comportements sédentaires. Or il faut être très actif en dehors du travail pour contrebalancer l’effet de la sédentarité au bureau.

Que peuvent faire les entreprises face à ce phénomène préoccupant ?

Les salariés peuvent prendre l’initiative de bouger pendant la journée : se lever quelques minutes toutes les heures pour aller chercher un café ou un verre d’eau ; aller voir son collègue à l’autre bout de l’open space plutôt que lui envoyer un e-mail, etc. En 2021, un groupe international de chercheurs a démontré que faire trois minutes d’exercice toutes les heures permettait de réduire de 30% les risques de mortalité prématurée.

Les dirigeants peuvent également agir, en mettant en place des stratégies visant à casser le temps de sédentarité de leurs équipe (notamment en position assise). Certaines entreprises proposent des bureaux réglables qui permettent de travailler assis ou debout, voire des tapis de marche sur lesquels les salariés peuvent faire de l’exercice tout en travaillant.

Suite à des travaux de recherche qui se sont étalés sur quatre ans, vous avez publié en août 2022 un article dans le Journal of occupational and environmental medicine. Quels enseignements souhaitez-vous nous partager ?

Il s’agit du projet REMOVE, pour « remise en mouvement ». Nous avons évalué les effets de l’utilisation de pédaliers-bureaux à raison de deux fois une demi-heure chaque jour pendant trois mois, chez des salariés de la Caisse primaire d’Assurance maladie de Clermont-Ferrand. Il en ressort plusieurs bénéfices dont une diminution de 2% du tour de taille, une baisse de 4 % du cholestérol total, une réduction de 20% d’un marqueur de l’inflammation dans le corps entier, et une amélioration des capacités physiques.

L’investissement financier est modéré : un pédalier-bureau coûte moins de 200 euros à l’employeur. Avis aux chefs d’entreprise qui nous lisent !

Pour en savoir plus

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