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15/10/2021

Pour en finir avec l’alcoolodépendance

Les raisons qui amènent une personne alcoolodépendante à rechercher un traitement sont diverses : accident lié à l’ivresse, intervention chirurgicale, prise de conscience, conseils d’un proche inquiet, dialogue avec le médecin traitant, etc. Contrairement à une idée reçue, le but de ce traitement n’est pas nécessairement d’arriver à une abstinence totale. Réduire la consommation à un niveau inférieur à celui qui caractérise la nocivité peut être un objectif suffisant.

En cas de problème avec l’alcool, vers qui se tourner ?

Lorsqu’une personne se sent prête à réduire sa consommation d’alcool, son médecin (traitant ou du travail) lui conseille de consulter un spécialiste en alcoologie (souvent un psychiatre), soit dans un service hospitalier spécialisé, soit dans un Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) où elle pourra également se faire aider par d’autres professionnels (psychologue, travailleur social, etc.).

Sevrage total ou réduction de la consommation ?

Le sevrage complet et le maintien de l’abstinence sont difficiles et le choix entre réduction de la consommation et arrêt complet doit être laissé à la personne qui choisira selon ce qu’elle pense être capable d’accomplir.
Pourtant dans certains cas, le sevrage complet doit impérativement être envisagé : pancréatite alcoolique chronique, hépatites virales à un stade avancé, cirrhose du foie, etc.

À quel moment envisager un sevrage alcoolique ?

Le sevrage alcoolique repose sur la prise de conscience par la personne de sa dépendance à l’alcool. Il ne peut être envisagé que celle-ci exprime le désir de réduire ou de cesser sa consommation.
Le moment du sevrage doit être programmé en laissant à la personne le choix du moment et de la méthode, tout en renforçant et en maintenant sa motivation. Idéalement, le sevrage s’inscrit dans un projet de vie plus global sur lequel la personne pourra se concentrer pour puiser forces et motivation en cas de difficultés à contrôler sa consommation.

Comment se passe le sevrage alcoolique ?

Le sevrage alcoolique peut être mené en ambulatoire (la personne se rend au centre de soins dans la journée mais rentre chez elle le soir) ou au cours d’une hospitalisation.
Pour accompagner le sevrage, le médecin prescrit des médicaments anxiolytiques à longue durée d’action destinés à aider à surmonter les symptômes de manque les plus pénibles. Il peut également prescrire des vitamines B (B1, B6) et il recommande de boire beaucoup d’eau (le sevrage peut provoquer une déshydratation).
Les personnes qui fument sont accompagnés pour arrêter le tabac : en effet, l’arrêt de la cigarette a un effet favorable sur le sevrage alcoolique.
Tout au long du sevrage, la personne sera suivie par un psychologue et, le cas échéant, un travailleur social. La participation à un groupe d’entraide (de type Alcooliques Anonymes) augmente les chances de réussite du sevrage.

Et le baclofène ?

Le baclofène est un médicament commercialisé depuis 1975 dans le traitement des contractures musculaires involontaires. En 2011, un médecin, lui-même alcoolodépendant, a mis en lumière le potentiel du baclofène dans le sevrage alcoolique. En octobre 2018, cette substance a reçu son Autorisation de mise sur le marché (AMM) sous le nom de Baclocur comme traitement visant à la réduction de la consommation d’alcool, en complément d’un suivi psychosocial, après échec des autres traitements, chez l’adulte. Il doit être prescrit par un médecin et administré à la plus petite dose efficace à contrôler la consommation d’alcool.

Le maintien de l’abstinence

Après sevrage, au bout d’un an, environ un tiers des personnes n’a pas retouché à une goutte d’alcool. Un autre tiers passe par des phases d’abstinence et des périodes de rechute. Un dernier tiers, enfin, n’a jamais réussi à se passer d’alcool, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y arrivera pas plus tard. Les exemples de personnes alcoolodépendantes ayant fini par s’en sortir après des années de rechutes ne manquent pas.
La rechute, lorsqu’elle arrive, doit être considérée non comme un échec personnel mais comme un apprentissage qui permet d’évaluer plus précisément la motivation et l’alcoolodépendance. L’identification des facteurs qui l’ont provoquée (anxiété, dépression, fréquentation de lieux de consommation, usage du tabac, difficultés sexuelles aggravées par le sevrage, etc.) peut aider à développer des stratégies pour éviter les rechutes ultérieures.

 

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