Risques d’incendie d’une batterie lithium-Ion
13 juin 2025
13 juin 2025
Le fonctionnement d’une batterie lithium-ion repose sur un principe électrochimique : à l’intérieur de la batterie, deux électrodes – l’une positive, l’autre négative – échangent des ions lithium via un liquide conducteur appelé électrolyte. Ce déplacement d’ions permet de produire et de stocker de l’énergie, qui alimente ensuite l’appareil connecté.
C’est précisément ce mécanisme, associé à une densité énergétique très élevée, qui rend ces batteries aussi efficaces. Elles offrent une grande autonomie dans un format compact, ce qui explique leur présence généralisée dans les équipements électroniques mobiles et les véhicules électriques. Mais cette efficacité a un revers : elle suppose un équilibre interne extrêmement précis. Toute perturbation (surcharge, choc, surchauffe, perforation, ou défaut de fabrication) peut générer des réactions en chaîne.
Bien que de nombreux dispositifs modernes soient dotés de systèmes de sécurité pour limiter ces risques, ils ne suffisent pas toujours à prévenir les accidents en cas de mauvaise utilisation ou de détérioration de la batterie. Il est donc essentiel d’associer progrès technologique et culture de la prévention, afin d’en faire un usage à la fois efficace et sécurisé.
La principale force des batteries lithium-ion – leur densité énergétique élevée – est aussi leur plus grande faiblesse. En cas de défaillance, une batterie peut surchauffer, prendre feu, ou dans de rares cas, exploser. Ces incidents ne sont pas dus à la technologie elle-même, mais surviennent le plus souvent en cas de mauvaise utilisation, de charge inadaptée ou de défaut d’entretien. Les batteries sont sûres lorsqu’elles sont utilisées correctement, mais certaines situations du quotidien peuvent présenter un risque si l’on n’y prend pas garde.
Christelle, 48 ans, Limoges :
« Avant d’aller me coucher, j’ai branché mon enceinte connectée dans mon salon en utilisant le chargeur de mon téléphone. Le lendemain matin, elle était brûlante et la surface de la table basse avait commencé à noircir. Ça aurait pu mettre le feu à la maison ! »
Un chargeur dont la tension (en volts) ou le courant (en ampères) n’est pas adapté peut entraîner une surchauffe. Veillez à bien utiliser le chargeur d’origine fourni à l’achat de vos objets électroniques, et en l’absence ou perte de celui-ci, à vérifier les caractéristiques du chargeur de remplacement. Dans tous les cas, veillez à ne pas laisser tout objet en charge sans surveillance.
Tom, 35 ans, Bordeaux :
« Un soir, j’ai fait une chute sans gravité. Le lendemain, en roulant, ma batterie a commencé à fumer. Je me suis arrêté dans la première boutique de vélo que j’ai vue. Le réparateur m’a dit que ma batterie était hors d’usage et que j’avais bien fait de ne pas attendre plus longtemps. »
Ce cas illustre les conséquences d’un choc antérieur sur une batterie. Une batterie de trottinette ou de vélo peut sembler intacte extérieurement, mais un choc peut créer un court-circuit interne différé, déclenchant fumée, chauffe ou explosion. Il est important de faire tester tout objet ayant subi un choc, même léger, en vous rendant chez un professionnel qualifié (enseigne d’achat, atelier spécialisé, réparateur agréé).
Maxime, 31 ans, Nîmes :
« J’ai vu que le dessous de mon ordinateur était anormalement gonflé. J’ai suivi un tuto pour installer une nouvelle batterie commandée sur internet. Mais au moment d’extraire l’ancienne de mon ordinateur, mon tournevis a ripé et elle a commencé à fumer. J’ai juste eu le temps de la jeter sur le balcon où elle s’est consumée sur le sol en carrelage !»
Ce scénario cumule deux facteurs de risque : une batterie déjà endommagée (gonflement) et une perforation accidentelle lors du démontage. Le gonflement est souvent le signe d’une pression interne excessive causée par une dégradation chimique, résultant d’une température élevée. La pression interne de la batterie augmentant, le perçage a libéré brutalement cette pression, provoquant un début d’incendie. Au moindre signe suspect, déléguez toute manipulation à un professionnel agréé pour toute assistance sur une batterie lithium-ion.
Claude, 64 ans, Avignon :
« J’installais un store sur ma terrasse, pendant que la seconde batterie de ma nouvelle perceuse électrique chargeait. J’ai soudain vu qu’elle fumait ! J’ai juste eu le temps de retirer la batterie de son socle. D’après le SAV du fabricant, il s’agissait d’un défaut de fabrication de la batterie. »
Ce cas montre qu’un défaut de fabrication peut provoquer un incident, même sans mauvaise utilisation. C’est pourquoi il est essentiel d’acheter du matériel conforme, issu de fabricants reconnus.
Ces témoignages ont un point commun : la batterie a envoyé des signaux avant l’incident, souvent perceptibles si l’on y prête attention. Voici les principaux symptômes d’une batterie instable :
Face à l’un de ces signes, voici les réflexes essentiels :
Une batterie lithium-ion peut devenir instable après un choc, une surcharge, une perforation ou un défaut de fabrication. Cette instabilité peut entraîner un phénomène redouté : l’emballement thermique.
Il s’agit d’une réaction en chaîne incontrôlable : la batterie chauffe rapidement (jusqu’à 600 °C), libère des gaz inflammables, puis peut prendre feu, exploser, ou provoquer des projections incandescentes. Ce type d’incendie produit souvent une fumée dense et des bruits anormaux. Ces feux sont particulièrement difficiles à éteindre : la chaleur interne persiste même après l’extinction apparente, et le feu peut se raviver spontanément. D’où l’importance d’agir rapidement et prudemment.
En cas d’emballement thermique ou d’incendie, la batterie libère une fumée opaque, souvent accompagnée d’une odeur chimique âcre. Cette fumée contient plusieurs substances toxiques et corrosives. L’inhalation de ces fumées peut provoquer des brûlures, des nausées, des irritations sévères ou des difficultés respiratoires. Ce danger est immédiat dans un espace clos, comme une chambre ou un bureau.
Lorsqu’un incendie de batterie lithium-ion survient, il est essentiel de réagir rapidement mais avec prudence. Certaines consignes peuvent diverger selon les autorités (pompiers, fabricants, organismes de prévention), mais certains réflexes restent valables dans tous les cas.
Les bons réflexes à adopter :
Ce qu’il ne faut pas faire :
Même lorsqu’elle ne fonctionne plus, une batterie lithium-ion conserve un potentiel de danger. Si elle est endommagée, gonflée, ou simplement mal stockée, elle peut encore surchauffer, fuir, voire provoquer un incendie, un risque persiste même plusieurs semaines ou mois après le dernier usage. Les batteries jetées dans les déchets ménagers ou dans des bacs non adaptés peuvent provoquer des départs de feu dans la chaîne de recyclage (centres de tri, les bennes de collecte, les camions de ramassage).
Une batterie lithium-ion ne se jette jamais dans une poubelle ordinaire. Elle doit être apportée dans un point de collecte spécifique, comme :
En plus d’éviter des accidents, le recyclage des batteries au lithium permet de récupérer des matériaux rares et précieux (lithium, cobalt, nickel…), tout en évitant la pollution des sols et des eaux.
Recycler, c’est donc éviter un risque d’incendie chez soi ou dans les filières de traitement, préserver les ressources naturelles et s’inscrire dans une démarche de consommation responsable, en phase avec les objectifs de transition énergétique.