Dépister le cancer colorectal
17 mars 2025
Pression sociale valorisant la minceur, influence de la publicité et des réseaux sociaux… Les régimes sont devenus une pratique courante chez les personnes ayant un poids considéré comme « normal ».
Quels en sont les risques et les effets sur la santé ? C’est tout l’objet de l’étude « Nutrilex » menée par Léna Pélissier, doctorante au sein de la Chaire Santé en Mouvement de l’Université Clermont Auvergne, dont Assurance Prévention est partenaire.23 juillet 2024
Quand on pense perte de poids, on pense surtout aux personnes en situation de surpoids ou d’obésité. En réalité, de plus en plus de personnes considérées comme ayant un poids « normal » suivent des régimes restrictifs pour perdre du poids. Une étude française publiée dans la revue scientifique Plos One a montré que, parmi tous les participants pratiquant fréquemment des régimes, un tiers des hommes et plus de la moitié des femmes avaient un IMC (indice de masse corporelle) inférieur à 25 kg.m² et présentaient donc un poids « normo-pondéré » (c’est-à-dire normal).
Le principal risque associé à un régime est de reprendre plus de masse grasse qu’il n’en a été perdu. Le fameux « effet yoyo » durant lequel on perd puis reprend du poids de façon cyclique, pourrait donc engendrer une prise de masse grasse. À plus long terme, le possible surpoids qui en découle peut aboutir à une augmentation des risques de maladies cardiovasculaires et de pathologies telles que l’obésité, le diabète de type 2 ou encore l’hypertension artérielle. Ce sont les conclusions et hypothèses publiées par la Chaire Santé en Mouvement dans une revue internationale.
L’étude « Nutrilex » cherche à comprendre les adaptations du corps humain en réponse à une perte de poids induite par un régime alimentaire chez les personnes normo-pondérées. Elle cherche notamment à identifier si certains facteurs pourraient favoriser la reprise de poids à la suite d’un régime alimentaire ayant entraîné une perte de poids. Pour cela, nous analysons 4 types de données : l’évolution de la masse grasse et de la masse maigre, la dépense d’énergie au repos et à l’exercice, les comportements alimentaires et le profil métabolique (les risques de développer maladies cardio-métaboliques comme le cholestérol).
On sait que plus une personne a de masse grasse, plus elle en perdra lors d’un régime. On a observé que les personnes avec un IMC normal perdent proportionnellement moins de gras par rapport à des personnes en situation de surpoids ou d’obésité. Leur métabolisme s’adapte pour préserver la masse grasse qui est déjà faible et va puiser dans les réserves de tissus non-gras comme les muscles ou les organes.
Autre observation : la dépense d’énergie. Au repos, elle reste stable. En revanche, nous avons remarqué une diminution de la dépense d’énergie durant un exercice de faible intensité, comme la marche, caractérisant nos mouvements et activités de la vie de tous les jours. Le métabolisme devient économe en énergie. L’étude a jusqu’ici montré que cet effet persistait un mois après la perte de poids. La suite des travaux permettra de poursuivre les observations sur une plus longue période.
Une des conséquences possibles serait une reprise de poids après l’arrêt d’un régime. Si cette personne reprend ses habitudes alimentaires en gardant le même niveau d’activité, son corps se sera habitué à consommer moins de calories pour une même activité, se positionnant alors à risque de prise de poids.
Avant tout, il est important d’adopter durablement de nouvelles habitudes alimentaires. Je recommande d’être accompagné par un professionnel, tel qu’un diététicien, qui orientera la personne concernée vers un rééquilibrage alimentaire. Cette dernière apprendra d’un côté à comprendre ce dont son corps a besoin, et de l’autre à observer ce qu’elle mange et pourquoi. Pratiquer une activité physique régulière (telle que du sport, de la marche, ou encore du jardinage) aide aussi à perdre de la masse grasse et à préserver le muscle, tout en apportant de nombreux autres bénéfices comme la réduction du stress, l’amélioration du sommeil et de l’estime de soi.
Assurance Prévention apporte son soutien à la Chaire internationale de recherche d’excellence « Santé en Mouvement », créée en juillet 2021 par la fondation Université Clermont Auvergne. Les travaux de la Chaire portent sur une meilleure compréhension de l’activité physique et de la sédentarité.
Ces travaux ont pour objectif de proposer des stratégies, des orientations et des recommandations pour prévenir les conséquences de la sédentarité et pour promouvoir l’activité physique tout au long de la vie.