Cette annĂ©e encore, l’Ă©tude clinique* a Ă©tĂ© menĂ©e sur simulateur homologuĂ© de conduite sous le contrĂ´le du docteur FrĂ©dĂ©ric Saldmann, cardiologue et nutritionniste, et du professeur Fabrice Bonnet, mĂ©decin endocrinologue. Elle a permis d’identifier les aliments qui favorisent la vigilance sur la route.
Une étude clinique en 2 temps
La somnolence au volant est la première cause de mortalitĂ© sur autoroute. Sur la pĂ©riode 2015-2019, elle a Ă©tĂ© le principal facteur d’accident mortel. De plus, le pic des accidents liĂ© Ă la somnolence survient entre 13h et 15h en pĂ©riode diurne.
Le premier volet de l’Ă©tude sur la nutrition et la conduite, menĂ© en 2019, a permis de dĂ©montrer concrètement l’impact de l’apport nutritionnel sur la vigilance au volant : après un repas copieux, les distances de freinage augmentent considĂ©rablement, la vigilance chute et le risque d’accident monte en flèche.
Cette annĂ©e, le second volet – toujours menĂ© auprès d’automobilistes en situation rĂ©elle de conduite grâce Ă un simulateur – a permis d’Ă©valuer l’impact d’un repas optimisĂ© sur le comportement du conducteur pour savoir s’il existe des repas permettant une meilleure vigilance au volant.
« L’an dernier, l’Ă©tude a montrĂ© que ce que l’on mange a des consĂ©quences sur la conduite et surtout sur la vigilance et la somnolence au volant. L’association Assurance PrĂ©vention a dĂ©cidĂ© cette annĂ©e, avec le Docteur Saldmann, d’aller plus loin pour dĂ©terminer les aliments Ă privilĂ©gier avant de prendre le volant et pendant le trajet, afin de favoriser la vigilance et ainsi sĂ©curiser au mieux la route des vacances. Celle-ci s’annonce en effet particulièrement accidentogène en cette pĂ©riode de dĂ©confinement. », explique Nathalie Irisson, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale d’Assurance PrĂ©vention.
« Cette année encore, la vigilance des conducteurs a été étudiée en observant le mouvement des globes oculaires et les postures avec un boîtier infrarouge orienté vers le visage du conducteur. Ces comportements ont été filmés et enregistrés sur des systèmes de big data. Nous avons ainsi pu mesurer le nombre de comportements à risques selon le type de repas. », commente le cardiologue et nutritionniste Frédéric Saldmann.
Des aliments favorisant la vigilance
L’Ă©tude a permis de dĂ©finir plusieurs critères qui favorisent la vigilance au volant. Le repas idĂ©al doit ainsi se constituer :
- de l’index glycĂ©mique le plus bas possible pour Ă©viter l’alternance coups de forme, coups de fatigue,
- d’aliments qui ne nĂ©cessitent pas un gros effort digestif,
- de goĂ»ts qui Ă©veillent : l’amertume et l’aciditĂ©.
Un repas optimisĂ© selon ces critères a Ă©tĂ© testĂ© lors de l’Ă©tude clinique et a prouvĂ© son efficacitĂ© sur l’Ă©tat de vigilance et le temps de freinage des conducteurs.
« Lors du premier volet de l’Ă©tude, le temps de rĂ©action s’allongeait mĂŞme avec un repas normo-calorique Ă 499 Kcal. Cette annĂ©e, l’Ă©tude prouve que la vigilance peut ĂŞtre maintenue après un repas optimisĂ© de 501 Kcal. Ce n’est donc pas seulement le nombre de calories qui entre en compte, mais aussi la qualitĂ© des aliments. Il existe des repas qui limitent l’effet de la digestion sur la vigilance au volant, voire l’inversent lĂ©gèrement. », conclut le docteur FrĂ©dĂ©ric Saldmann.
Le menu optimisé se compose comme suit :
- Entrée : concombre et radis.
Le concombre, composĂ© de 98 % d’eau, permet une hydratation progressive. Le radis apporte Ă©galement de l’eau, et de l’amertume qui augmente la vigilance.
- Plat : poisson blanc avec des lentilles.
Ces aliments ont un index glycĂ©mique très bas. Ils donnent une Ă©nergie linĂ©aire et évitent de se fatiguer lors de la digestion. Le poisson blanc apporte les protĂ©ines. Un peu de citron permet d’ajouter de l’aciditĂ©.
- Dessert : un kiwi et un petit carré de chocolat noir 90 %.
Le kiwi apporte de l’aciditĂ© et de la vitamine C, le carrĂ© de chocolat de l’amertume. Ce repas se veut bien Ă©quilibrĂ© (autour de 500 Kcal) et accessible Ă tous. Des repas alternatifs basĂ©s sur les mĂŞmes apports sont également proposĂ©s. Le cafĂ©, s’il n’est pas dĂ©conseillĂ© Ă dose raisonnable, est un facteur confondant qui n’a pas d’influence directe sur la vigilance.

Le second volet de l’Ă©tude rĂ©affirme donc le rĂ´le essentiel de l’alimentation sur la vigilance au volant. Il a Ă©galement permis d’Ă©laborer des menus-types pour favoriser la concentration et contribuer Ă faire baisser le nombre d’accidents de la route. En complĂ©ment, le comportement du conducteur reste primordial pour rouler en sĂ©curitĂ©. Il est indispensable de partir reposĂ© et de faire des pauses rĂ©gulières sur la route, au moins toutes les 2 heures et dès les premiers signes de somnolence.
Une nouvelle campagne de prévention
L’association Assurance PrĂ©vention lance une grande campagne de sensibilisation « Et si nous transmettions la bonne attitude ? ». Du 9 juillet au 9 septembre, l’association diffuse Ă la radio et sur Internet, des spots pour alerter sur les risques routiers : somnolence, tĂ©lĂ©phone au volant, vitesse excessive ou inadaptĂ©e…
Assurance PrĂ©vention · Sur la route, et si nous transmettions la bonne attitude ? – Campagne 2020
* Le second volet de l’Ă©tude « Influence de l’alimentation sur la vigilance du conducteur » de l’association Assurance PrĂ©vention, menĂ© en 2020 sous le contrĂ´le du docteur FrĂ©dĂ©ric Saldmann et du professeur Fabrice Bonnet, a Ă©valuĂ© les risques d’hypovigilance en phase post-prandiale, après un jeĂ»ne sĂ©quentiel et un repas optimisĂ© de 501 Kcal. Les tests ont Ă©tĂ© effectuĂ©s en situation rĂ©elle de conduite sur autoroute Ă l’aide d’un simulateur homologuĂ©, auprès de 70 sujets âgĂ©s de 23 Ă 67 ans.