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À l’occasion des départs en vacances estivales, Assurance Prévention, l’association de France Assureurs, dévoile les résultats de sa nouvelle étude scientifique1 sur les facteurs susceptibles d’affecter la vigilance au volant. Cette année, elle a mesuré, pour la première fois en France, l’impact des notifications de smartphone sur la conduite.

Une étude scientifique avec mise en situation réelle de conduite

L’étude a été menée sous le contrôle du pôle d’expertise du risque Calyxis entre le 13 et le 19 mai 2025 auprès d’un échantillon de 24 participants de 18 à 60 ans, conducteurs réguliers et utilisateurs de smartphone en voiture.

Le test consistait en un trajet de 30 mn simulant un départ en vacances :

Ce même trajet était réalisé 3 fois (soit 1h30 de test par participant), dans 3 conditions expérimentales :

Les parcours 2 et 3 étaient inversés pour la moitié des participants, évitant ainsi un effet de fatigue et d’habituation.

3 600 kilomètres ont été réalisés, soit l’équivalent de 33 heures de conduite. L’étude a analysé les éléments suivants :

L’étude a été menée sur deux simulateurs de conduite Develter. Chaque simulateur est composé de 3 écrans de 55 pouces permettant de reproduire l’angle de vue d’un conducteur.

Le système d’eye-tracking Tobii a permis de suivre le mouvement du regard et des pupilles des conducteurs sur les différentes zones analysées et la webcam, positionnée derrière le conducteur, de suivre les notifications reçues sur le smartphone.

Notifications sur smartphone et vigilance au volant : la cohabitation impossible

Lorsqu’un conducteur reçoit une notification, il a besoin de 12,7 secondes en moyenne pour la traiter.  Pendant ce laps de temps, le regard alterne entre route et écran et les contrôles de sécurité essentiels comme un regard dans les rétroviseurs sont totalement négligés. 12,7 secondes de distraction, cela représente 176 mètres parcourus à l’aveugle à 50km/h, 282 mètres à 80 km/h et 459 mètres à 130 km/h.

Sur le parcours où le smartphone est éteint, 89% de l’attention du conducteur est porté sur la route et les rétroviseurs. En revanche, sur le parcours où le smartphone était posé sur un support, l’attention sur la route et les rétroviseurs n’est plus que de 79% (-10 points). Le conducteur porte son regard sur le smartphone 9% du temps, soit presque 6 minutes sur 1 heure de conduite.

La présence de notifications double le risque d’accident. Une distraction, qu’elle soit visuelle ou sonore, suffit à compromettre la sécurité du conducteur, de ses passagers et des autres usagers. Ainsi, en présence de situations accidentogènes et lorsque les notifications étaient activées, les conducteurs ont eu 2,6 fois plus d’accidents en ville, 1,7 fois plus d’accidents sur route et 2 fois plus d’accidents sur autoroute.

  • Un conducteur qui a activé les notifications de son smartphone détourne les yeux de la route pendant 6 minutes par heure, soit l’équivalent d’1 heure sur un trajet Paris-Nice.
  • Il multiplie par 2 son risque d’accident en regardant ses notifications.
  • Le traitement d’une seule notification lui prend près de 13 secondes.
    À 130 km/h, cela représente 500 mètres sans regarder la route.

Les notifications sur smartphone, omniprésentes dans la vie quotidienne

Les notifications sur smartphone sont des messages ou des alertes instantanées visuelles et/ou sonores qui informent l’utilisateur en temps réel (SMS, WhatsApp, réseaux sociaux…).

Un utilisateur de smartphone reçoit 80 notifications en moyenne par jour. Mais les utilisateurs intensifs peuvent en recevoir jusqu’à 300 !

Et il n’y a malheureusement pas de raison que cela s’arrête au volant, alors que la conduite réclame pourtant 100 % d’attention.

Chiffres clés liés aux distracteurs

  • Ce risque est considérable : en 2023, un défaut d’attention (inattention ou usage de téléphone ou de distracteurs technologiques) est relevé chez un conducteur dans 24 % des accidents corporels (23 % en 2022). Cela a coûté la vie à 390 personnes en France (ONISR).
  • L’étude Assurance Prévention de 20242 a montré que ce phénomène touche tous les Français : 76 % des conducteurs utilisent un distracteur au volant.
  • Le smartphone est le seul dispositif qui cumule les 4 sources de distraction qui peuvent détourner l’attention d’un conducteur (Sécurité routière) :
    • La distraction visuelle : le conducteur quitte la route des yeux.
    • La distraction cognitive : le conducteur détourne son attention de la route vers la distraction.
    • La distraction auditive : le conducteur n’est plus attentif aux bruits extérieurs qui peuvent le prévenir d’un éventuel danger.
    • La distraction physique : le conducteur ne tient plus son volant à deux mains lorsqu’il touche son smartphone.

Pour aller plus loin

1. Étude scientifique Assurance Prévention menée entre le 13 et le 19 mai 2025 auprès d’un échantillon de 24 participants de 18 à 60 ans, conducteurs réguliers et utilisateurs de smartphone en voiture.

2. Étude scientifique Assurance Prévention menée entre le 16 et 25 avril 2024 par le pôle d’expertise du risque Calyxis sur des simulateurs Develter Innovation auprès de 27 sujets volontaires conducteurs réguliers et utilisateurs de dispositifs numériques au volant. Voir l’étude 2024

Favoriser la vigilance au volant – Une étude en 7 volets

Trois volets sur l’impact de l’alimentation sous le contrôle du Docteur Frédéric Saldmann, cardiologue et nutritionniste, et de son équipe ; un volet sur l’impact des stimulations sonores sous le contrôle du Professeur Michel Lejoyeux, psychiatre et addictologue ; un volet sur l’impact de la dette de sommeil sous le contrôle du professeur Patrick Lévy, directeur médical de BioSerenity et un volet sur l’impact des distracteurs sous le contrôle d’Adrien Ballet, ergonome cognitiviste.

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