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La trottinette électrique – Piste d’éducation routière CRS / Assurance Prévention
3 novembre 2025
2 juillet 2025
À l’occasion des départs en vacances estivales, Assurance Prévention, l’association de France Assureurs, dévoile les résultats de sa nouvelle étude scientifique1 sur les facteurs susceptibles d’affecter la vigilance au volant. Cette année, elle a mesuré, pour la première fois en France, l’impact des notifications de smartphone sur la conduite.
L’étude a été menée sous le contrôle du pôle d’expertise du risque Calyxis entre le 13 et le 19 mai 2025 auprès d’un échantillon de 24 participants de 18 à 60 ans, conducteurs réguliers et utilisateurs de smartphone en voiture.
Le test consistait en un trajet de 30 mn simulant un départ en vacances :
Ce même trajet était réalisé 3 fois (soit 1h30 de test par participant), dans 3 conditions expérimentales :
Les parcours 2 et 3 étaient inversés pour la moitié des participants, évitant ainsi un effet de fatigue et d’habituation.
3 600 kilomètres ont été réalisés, soit l’équivalent de 33 heures de conduite. L’étude a analysé les éléments suivants :
L’étude a été menée sur deux simulateurs de conduite Develter. Chaque simulateur est composé de 3 écrans de 55 pouces permettant de reproduire l’angle de vue d’un conducteur.
Le système d’eye-tracking Tobii a permis de suivre le mouvement du regard et des pupilles des conducteurs sur les différentes zones analysées et la webcam, positionnée derrière le conducteur, de suivre les notifications reçues sur le smartphone.
Lorsqu’un conducteur reçoit une notification, il a besoin de 12,7 secondes en moyenne pour la traiter. Pendant ce laps de temps, le regard alterne entre route et écran et les contrôles de sécurité essentiels comme un regard dans les rétroviseurs sont totalement négligés. 12,7 secondes de distraction, cela représente 176 mètres parcourus à l’aveugle à 50km/h, 282 mètres à 80 km/h et 459 mètres à 130 km/h.
Sur le parcours où le smartphone est éteint, 89% de l’attention du conducteur est porté sur la route et les rétroviseurs. En revanche, sur le parcours où le smartphone était posé sur un support, l’attention sur la route et les rétroviseurs n’est plus que de 79% (-10 points). Le conducteur porte son regard sur le smartphone 9% du temps, soit presque 6 minutes sur 1 heure de conduite.
La présence de notifications double le risque d’accident. Une distraction, qu’elle soit visuelle ou sonore, suffit à compromettre la sécurité du conducteur, de ses passagers et des autres usagers. Ainsi, en présence de situations accidentogènes et lorsque les notifications étaient activées, les conducteurs ont eu 2,6 fois plus d’accidents en ville, 1,7 fois plus d’accidents sur route et 2 fois plus d’accidents sur autoroute.
- Un conducteur qui a activé les notifications de son smartphone détourne les yeux de la route pendant 6 minutes par heure, soit l’équivalent d’1 heure sur un trajet Paris-Nice.
- Il multiplie par 2 son risque d’accident en regardant ses notifications.
- Le traitement d’une seule notification lui prend près de 13 secondes.
À 130 km/h, cela représente 500 mètres sans regarder la route.



Les notifications sur smartphone sont des messages ou des alertes instantanées visuelles et/ou sonores qui informent l’utilisateur en temps réel (SMS, WhatsApp, réseaux sociaux…).
Un utilisateur de smartphone reçoit 80 notifications en moyenne par jour. Mais les utilisateurs intensifs peuvent en recevoir jusqu’à 300 !
Et il n’y a malheureusement pas de raison que cela s’arrête au volant, alors que la conduite réclame pourtant 100 % d’attention.
Chiffres clés liés aux distracteurs
Pour Dominique Boullier, Professeur des Universités émérite en sociologie – Sciences Po CEE (Centre d’Etudes Européennes et de Politique comparée) : « Si notre téléphone est allumé, on ne peut pas rester indifférent. Or en voiture, on devrait mobiliser toute notre énergie cognitive vers la conduite. Il est faux de dire que nous avons des capacités de multi activité, en fait, elles sont toujours successives, ce qui est catastrophique pour la conduite. Il n’existe aucune autre solution que la séparation physique avec le téléphone, que la coupure totale du téléphone. »
1. Étude scientifique Assurance Prévention menée entre le 13 et le 19 mai 2025 auprès d’un échantillon de 24 participants de 18 à 60 ans, conducteurs réguliers et utilisateurs de smartphone en voiture.
2. Étude scientifique Assurance Prévention menée entre le 16 et 25 avril 2024 par le pôle d’expertise du risque Calyxis sur des simulateurs Develter Innovation auprès de 27 sujets volontaires conducteurs réguliers et utilisateurs de dispositifs numériques au volant. Voir l’étude 2024
Favoriser la vigilance au volant – Une étude en 7 volets
Trois volets sur l’impact de l’alimentation sous le contrôle du Docteur Frédéric Saldmann, cardiologue et nutritionniste, et de son équipe ; un volet sur l’impact des stimulations sonores sous le contrôle du Professeur Michel Lejoyeux, psychiatre et addictologue ; un volet sur l’impact de la dette de sommeil sous le contrôle du professeur Patrick Lévy, directeur médical de BioSerenity et un volet sur l’impact des distracteurs sous le contrôle d’Adrien Ballet, ergonome cognitiviste.
- VOLET 1 – 2019 : lien entre alimentation et vigilance
Un repas « hypercalorique » altère les capacités de freinage, augmente la distance de freinage et diminue significativement la vigilance des conducteurs.- VOLET 2 – 2020 : identification des aliments qui favorisent la vigilance sur la route
Suggestions de menus vigilance.- VOLET 3 – 2021 : influence de la prise de boissons caféinées sur la vigilance au volant
Le café agit efficacement et durablement contre la somnolence au volant.- VOLET 4 – 2022 : radio, musique, podcast : quel impact sur la vigilance au volant ?
Choisir son programme audio retarde l’apparition de la somnolence extrême au volant.- VOLET 5 – 2023 : dette de sommeil : quel impact sur la vigilance au volant ?
Une nuit écourtée multiplie par 6 le risque d’accident.- VOLET 6 – 2024 : appels, SMS et autres distracteurs : quel impact sur la vigilance au volant ?
L’usage d’un distracteur détourne l’attention du conducteur de la route jusqu’à 35 secondes.